Dans le cadre des ateliers Blog et laboratoire socio-culturel, nous nous sommes interrogés sur la question de la réparation, de la destruction et sur la relation qui les lie l’une à l’autre. Nous avons exploré plusieurs contextes dans lesquelles elles se manifestent : l’art du Kintsugi, les rage-rooms, l’écologie mais aussi les sports de combats. Le mercredi 27 novembre, nous avons interviewé un boxeur professionnel, nommé Lucas Reyre pour mieux comprendre ce que vit une personne derrière des gants.
Lucas nous explique qu’il a commencé par le judo qu’il a pratiqué jusqu’à l’âge de 20 ans puis qu’il s’est mis au MMA (Mixed Martial Arts) qu’il pratique donc encore aujourd’hui. Il nous explique en suite, qu’on ne vit pas forcément du métier de combattant pro. En fait, tout dépend d’où l’on se situe dans la carrière. Au départ un travail en parallèle est nécessaire car un combat a lieu à peu près tous les deux mois, et est rémunéré d’environ 1000 Euro. Si nous nous tournons plus vers le côté santé, le boxeur nous dit qu’il n’a pas peur d’être défiguré car « le corps est bien fait ». En effet au niveau du visage nous sommes formés de différents types de cartilage et parmi ces types, il y en a qui se reconstruisent tous seuls. De plus, de nos jours il existe la chirurgie réparatrice. Mais Lucas nous affirme que ce sport lui apporte tellement que l’esthétique lui importe peu. En termes d’alimentation, elle va avoir un grand impact sur le physique. Chacun a un régime propre à lui, néanmoins il est important d’avoir une alimentation saine et équilibrée.
À présent, parlons de l’éthique. Lucas précise qu’il faut bien faire la différence entre la personne et le combattant qu’il est. En cas de confrontations physiques, il est contraint de rester humble et d’éviter le plus possible tout affrontement. Reste la question de la légitime défense, selon la loi Française, en cas de blessés hors cadre professionnel la loi ira à l’encontre du combattant pro.Plus personnellement, le boxeur nous dit qu’il a déjà vécu deux défaites et que suite à ça il s’est beaucoup remis en question. Cela a représenté un grand bouleversement pour lui. En général, il refait la liste dans sa tête de tout ce qui lui a fait perdre. Autrement, en cas de victoire il s’accorde une semaine de pause pour décompresser et fait la fête. Au niveau des émotions, il ressent, avant et pendant, du stress, de l’adrénaline et de la pression. Physiquement, il est fatigué et a chaud. Après vient un relâchement de tout sur plusieurs jours.
Pour finir, qu’est-ce que ce sport lui apporte ? Voici ce qu’il nous répond : « C’est comme une flamme qui brûle », il en a besoin, pour lui le MMA c’est une grande stimulation et physiquement intense. Un conseil qu’il donne aux jeunes, c’est de trouver une activité qui les fait vibrer et de faire sourire les autres.
Au-delà des blessures physiques et des moments de doute, le parcours de Lucas Reyre nous invite à réfléchir sur la manière dont, dans certains domaines comme la boxe, la destruction apparente peut être vue comme une forme de reconstruction. Les défaites, bien que difficiles à vivre, deviennent des leviers pour se remettre en question et se renforcer. Tout comme dans l’art du Kintsugi, où la réparation des objets brisés devient un processus de mise en valeur, chaque combat, qu’il soit gagné ou perdu, participe à la construction d’une résilience profonde. Ainsi à travers le témoignage de Lucas, nous constatons que sur un ring comme dans la vraie vie, après chaque épreuve, nous parvenons à nous reconstruire et à en sortir plus forts.
Pour aller plus loin :
https://www.rts.ch/rts-premiere/2020/article/boxe-les-lois-du-ring-27380430.html
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